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LA CONSIGNE

Le titre de l’ouvrage parle peu. Sur la couverture grise  un dessin orange: plissé?  bouquet? fleur? Une énigme, mais aussi une clé. Pour comprendre la philosophie de l’ouvrage, et pour l’appliquer à soi .

Qui n’a pas, un jour, bien avant cette pléthore de volumes de dessins tout faits, imprimés en noir et blancs, crayonné sur un coin de page, dans une marge, à la volée, un signe, une esquisse? Il y a eu le jeu naïf du crayon qui jette sur le papier un trait, un trait qui dérape, appelle un autre trait, échappe au diktat de la représentation, un petit signe qui a d’abord un sens en lui-même, et qui se moque de ressembler ou de copier un quelconque réel.

La Consigne livre 50 pages de dessins, 50 pages de photos, 116 pages pour découvrir la création à l’état le plus primitif, dans sa version la plus immédiate. Des pages où des artistes livrent des croquis en noir et blanc le plus souvent, sur des pages de carnet. Pas d’agencement sophistiqué, c’est une expression brute, une création qui se donne à voir. Les successions de croquis s’imposent, imparfaits, maladroits, sans prétention, mais authentiques dans leurs imperfections, et futurs objets d’art.

De fait, ici, point d’objet au design tapageur, point de marques grandiloquentes.  Les dessins prennent le pas sur l’objet final présenté en miroir sur la page de gauche. Ils guident vers un processus créatif, loin, bien loin de la théâtralité d’un design infatué de lui-même. Bijoutier, lumigraphe, couturier, muraliste, céramiste, laqueur ,dinandier, sculpteur, doreur ornementiste, dominotier …  Les nombreuses et différentes facettes de l’artisanat d’art se dévoilent.

Tout commence par un trait, qui peut rester sobre et produire un siège, ou bien se développer, se croiser à un autre trait, se complexifier et produire une broche, un luminaire ou une sculpture baroque. Chaque page recto livre des dessins , des dessins-signes. Sur la page d’en face chaque créateur explique sa démarche. Des mots simples qui dialoguent avec les croquis. Et, en dessous, une rapide biographie. Et dans cette succession de styles aussi divers, chacun découvre la consigne, un encouragement à poser soi-même ses idées, ses signes, à retrouver sa propre capacité à créer, ce que Christian Jacob, résume par cette formule « Penser avec les mains, manier la pensée ».
Dominique Grimardia

La consigne, La consigne, les dessins des métiers d’art, Les Editions Ateliers d’Art de France, 116 pages.

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