Helmut Newton se plaisait à se comparer à un tueur à gages dans l’exercice de son art, qu’il prétendait ne pas en être un, mais tous ces paradoxes n’étaient-ils pas qu’illusions puisque la victime était toujours la même? Car au-delà des « fashion victims »(celles du « tueur à gages), ce dernier livre de Newton est bien à la hauteur de son mythe fait des contradictions qu’il a eu toujours soin de créer au sein de son travail et de l’analyse qu’il faisait de celui-ci.
Au firmament de sa carrière à Vogue France, avec l’appui de la rédactrice en chef Francine Crescent, il représentait par ses mises en scène une expression de la photo de Mode faite d’audace et d’esthétique, qu’il faut malgré tout rapprocher, en dépit de toutes ses dénégations provocatrices, du travail des classiques tels Cecil Beaton.
Ce livre, qui propose les dernières images pour Vogue Usa, Italie et certains de ses prestigieux clients qui avaient les moyens de se payer ses onéreux services, ne serait-il pas celui d’un classique ?
Ce mercenaire « sans cause d’art » nous livre dans « A Gun for Hire » sa vision si particulière de la femme et de la mode au travers de laquelle il se plaisait à se décrire ou se mettre en scène comme un provocateur haïssant le bon goût et son univers, dont on pouvait se demander s’ il ne la considérait pas comme surfaite.
Ainsi il pourrait apparaître à la lecture des témoignages de ceux qui le connaissaient bien pour avoir travaillé avec lui, qu’Helmut Newton, cet homme de main « sans foi ni art », contradictoire parfois dans ses propos, ou plus simplement provocateur. Et que somme toute « A Gun for Hire » est tout compte fait le premier livre classique de Newton.
Auteur : Helmut Newton Editeur : June Newton Taschen
Edition trilingue (français, anglais, allemand)
Prix : 29.9O €
Marie Combes